Un bout de mon histoire

Après avoir terminé mes études en communication-marketing, j’ai pris une des décisions les plus importantes de ma vie : j’ai choisi de ne pas faire la maîtrise et de partir en Inde pour découvrir le yoga. Je ressentais surtout le besoin de faire une pause avant d’embarquer sur le marché du travail.

Je suis donc partie avec un billet « ouvert », accompagnée d’une fille de mon âge rencontrée dans un covoiturage entre Sherbrooke et Alma. Mon objectif était de découvrir l’Asie du Sud-Est, de faire ma certification de yoga intensive en Inde et de prendre soin de moi après des études exigeantes.

Après avoir terminé ma certification de yoga, je suis allée en Australie et je me suis retrouvée au milieu de nulle part, dans un petit village qui s’appelle Blackhall, pour y travailler et amasser de l’argent. J’étais payée, nourrie, logée pour travailler dans un petit pub, et ça faisait mon grand bonheur. C’était simple et j’avais besoin de me déposer après plusieurs mois de mouvement.

Deux jours après mon arrivée, quelques femmes sont venues me voir, me disant qu’elles savaient que j’étais professeure de yoga et qu’elles aimeraient que je leur enseigne.

Je me souviens très bien m’être dit : « Je ne suis pas professeure de yoga ? J’ai fait une certification pour le plaisir de m’offrir un cadeau, mais je n’ai aucune intention d’enseigner. » Après un pas de recul, voyant leur visage, j’ai accepté.

Je n’ai pas fait les choses à moitié : avec mon bac en comm-marketing, j’ai organisé une petite affiche, j’ai publié un message dans le groupe du village, j’ai préparé ma classe et boom, j’ai commencé à enseigner quelques jours par semaine.

Cette expérience fut extrêmement révélatrice pour moi, parce que j’ai connecté à un ressenti que je n’avais jamais touché auparavant. Je me suis sentie pleine d’énergie, vivante et maintenant, avec du recul, j’ai eu l’impression de toucher à quelque chose de plus grand que moi. Ça faisait du sens d’aider ces femmes à se sentir mieux à travers le mouvement.

Sans trop le savoir à l’époque, j’ai commencé à souhaiter vouloir me sentir comme cela à travers mon travail, et c’est la raison pour laquelle j’ai commencé à remettre en question mon choix de travailler dans les communications marketing.

Je savais que le yoga était un moyen, et que ce qui me faisait vibrer, ce n’était pas d’enseigner, mais bien de connecter avec ces femmes, avant et après les cours, et de sentir que ma présence leur faisait du bien.

Ça fait maintenant 7 ans que cette histoire fait partie de moi, et elle me guide encore dans mes choix professionnels.